
Éditions de l'ill
LÀ-BAS SONT LES DRAGONS
un roman de Patrick SCHMOLL
« Ce souvenir, comme l’image que Dieu doit avoir du début du monde, pourrait être le début de mon histoire, et tout à la fois la résumer : tu regardes ailleurs, et je vais aller vers cet ailleurs pour être là où tu regardes, pour être celui qui danse dans l’axe précis de ton regard. Pour autant, me verras-tu ? »
1410. La bataille de Tannenberg, aux confins du Saint-Empire, amorce le déclin des chevaliers teutoniques. Les lignes se déplacent. Les barbares de jadis sont devenus chrétiens, et ne donnent plus aux conquêtes l'excuse de la croisade. Autant dire que l’ennemi est un voisin, un presque semblable. Où sont ces créatures fabuleuses que les cartes du monde, rassurantes, désignaient comme monstrueuses mais lointaines : Hic sunt Dracones, « ici sont les dragons » ? Pour Tilmann, jeune palefrenier en la commanderie de Cologne, cet « ici » est un « là-bas » qui l'appelle. Mais à l’aube de temps nouveaux, la terre est devenue ronde et sans bords. Le lieu le plus lointain que je puisse atteindre demain, n’est-il pas celui où je me trouve aujourd’hui ? Y a-t-il d’autres confins à explorer, d'autres dragons à rencontrer, que ceux que je découvre en moi-même?
Patrick Schmoll est docteur en psychologie et diplômé de sciences politiques, d’histoire et de sociologie. Il a fait l’essentiel de sa carrière, de 1977 à 2020, au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), où il a notamment contribué au lancement de la revue de linguistique Scolia jusqu’en 2000, puis a été rédacteur en chef de la Revue des sciences sociales jusqu’en 2014.
Acteur local de l’innovation à Strasbourg, il a participé au début des années 2000 à plusieurs projets de jeu vidéo et de serious games, et a cofondé la société Almédia et le studio de jeu vidéo Ernestine. Passé dans le privé en 2021, il est directeur scientifique de PSInstitut et des Cahiers de systémique.
Sur le plan scientifique, il poursuit depuis vingt-cinq ans un travail de recherche en anthropologie des techniques, sur la médiation du lien social par les technologies de communication (communautés virtuelles, construction en réseau du soi et de l’autre, rencontres en ligne, ludicisation du social). Il a contribué à la structuration, autour de la revue Sciences du Jeu, du champ des « game studies » francophones.
Auteur de plusieurs essais, dont une série d'études consacrées à la figure de la "Société Terminale", il livre ici un premier roman, à entrées multiples : fiction historique et de « rétro-anticipation », mais aussi réflexion sur la passion amoureuse et sur l'écriture créatrice de mondes.





