Les violences conjugales et la mise en œuvre de dispositifs (institutionnel, judiciaire) visant à les réduire sont au cœur des politiques publiques et sociales depuis une vingtaine d’années, soulignant ainsi une volonté croissante de prévention, mais également de prise en charge sociale, médicale, éducative, juridique et psychologique des différents protagonistes. Ces phénomènes de violence, de plus en plus médiatisés, rendent compte de la persistance d’une inégalité genrée au sein des couples en termes de vulnérabilité (rapport ONU, 2006 ; OMS, 2021). En effet, encore aujourd’hui en France, une femme meurt tous les trois jours et demi sous les coups de son compagnon ou ex-compagnon (MIPROF, 2020). Ainsi, de nombreux dispositifs ont été récemment mis en place après le Grenelle des violences conjugales (2019) pour la prise en charge des victimes, mères et enfants notamment, qu’il s’agisse d’accès au logement, de la mise en place d’une ligne d’urgence pendant la période Covid-19 ou encore, sur un autre registre, des mesures de retrait de l’autorité parentale pour l’auteur des violences. De même, des enquêtes nationales telles que celles sur les Violences faites aux femmes en France (Enveff, 2003, 2022) ou encore l’enquête Violence et rapports de genre (Virage, 2015) révèlent une véritable inquiétude et un désir de contrôle des contextes propices à ces moments de violences conjugales, voire parfois intrafamiliales.
Ce colloque national prend appui sur une recherche-action interdisciplinaire, menée par PSInstitut et le laboratoire Subjectivité Lien Social et Modernité (SuLiSoM, UR 3071) de l’Université de Strasbourg et soutenue par l’Institut des Études et de la Recherche sur le Droit et la Justice (IERDJ). Dans cette étude réalisée entre 2021 et 2023 dans le Grand Est, une équipe de psychologues, juristes et sociologue a cherché à observer les effets des mesures d’assistance éducative prévues pour des mères victimes de violences conjugales et leurs enfants. Cette journée nous offre donc la possibilité d’échanger autour de nos résultats de recherche, et de les mettre en perspective avec des travaux nationaux voire internationaux. Face à la complexité de la mise en œuvre des prises en charge à la fois socio-juridique et psychologique, l’approche interdisciplinaire vise à offrir des perspectives d’accompagnement plus adaptées et innovantes. La pluralité des intervenants, chercheurs et partenaires professionnels, ouvre ce colloque à toutes les personnes abordant les questions de violences conjugales afin de favoriser la réflexion autour de la mise en place de nouvelles modalités de protection des victimes.
Comité scientifique :
Bapst Mylène, psychologue chargée de recherche (PSInstitut)
Corpart Isabelle, MCF-HDR émérite en Droit privé (Université de Haute-Alsace)
Demogeot Nadine, MCF en psychologie (Université de Lorraine)
Le Corre Virginie, sociologue chargée de recherche (PSInstitut)
Mattiussi Julie, MCF en Droit privé (Université de Strasbourg)
Metz Claire, MCF-HDR émérite en psychologie (Université de Strasbourg)
Ngo Nkana Marie, psychologue chargée de recherche (PSInstitut)
Schmoll Patrick, anthropologue, directeur scientifique de PSInstitut
Silhan Daria, psychologue chargée de recherche (PSInstitut)
Thévenot Anne, PU en psychologie (Université de Strasbourg)
Invité(e)s :
Bigot Josiane, Magistrat honoraire (Colmar)
Grihom Marie-José, PU en psychopathologie clinique (Université de Poitiers)
Oddone Cristina, Sociologue (LinCS, Université de Strasbourg)
Porcheron Delphine, MCF et HDR en droit (Université de Strasbourg)
Sanahuja Almudena, PU en psychologie clinique et psychopathologie (Université de Franche-Comté)
Séraphin Gilles, PU en Science de l’éducation (Université Paris Nanterre)
Programme :
Inscription (gratuite mais obligatoire)
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